Quels sont les premiers signes des troubles mentaux?
Un trouble mental ou comportemental se caractérise par une perturbation de la réflexion, de l’humeur ou du comportement qui ne rentre plus dans le cadre des normes ou des croyances culturelles. Dans la plupart des cas, les symptômes s’accompagnent d’une détresse et interfèrent avec les fonctions personnelles.
Les troubles mentaux entraînent des symptômes dont s’aperçoivent ceux qui en souffrent ou leurs proches. On observe:
- des symptômes physiques (céphalées, troubles du sommeil par ex.)
- des symptômes émotionnels (tristesse, peur, angoisse par ex.)
- des symptômes cognitifs (difficulté à raisonner normalement, croyances anormales, troubles de la mémoire par ex.)
- des symptômes comportementaux (comportement agressif, incapacité à exécuter les activités de la vie courante, usage abusif de substances, par ex.)
- des troubles de la perception (perception visuelle ou auditive de choses que les autres ne voient ou n’entendent pas par ex.).
Les signes précoces spécifiques varient en fonction du trouble. Les personnes présentant un ou plusieurs des symptômes énumérés ci-dessus devraient aller consulter un professionnel s’ils persistent, provoquent des souffrances importantes ou interfèrent avec les tâches de la vie quotidienne.
La dépression, la toxicomanie, la schizophrénie, le retard mental, l’autisme de l’enfant et la démence sont des exemples de troubles mentaux. Ils peuvent se produire chez l’homme ou la femme de n’importe quel âge et de n’importe quel groupe ethnique. Bien qu’on ne connaisse pas parfaitement les causes de nombreux troubles mentaux, on pense qu’ils sont influencés par une association de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux : événements stressants, contexte familial difficile, pathologies cérébrales, hérédité, problèmes génétiques ou médicaux. Dans la plupart des cas, on peut les diagnostiquer et les traiter efficacement.
Source: Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les personnes qui souffrent d’un trouble de la personnalité État-Limite (en anglais « Borderline ») ont de graves problèmes de régulation émotionnelle. Ceux-ci se traduisent par une grande instabilité, une sensibilité importante à l’abandon et des comportements impulsifs destructeurs.
Les problèmes de régulation émotionnelle trouvent leur origine dans une sensibilité émotionnelle exacerbée. Les personnes qui ont un trouble de la personnalité états-limite ont des émotions qui se déclenchent plus vite, sont plus intenses et prennent plus de temps pour s’apaiser que la moyenne des gens. Cette hypersensibilité peut être présente dès la naissance. Des études récentes ont montré l’importance des facteurs génétiques dans le développement du trouble (Kochanska, Philibert & Barry, 2009). Par ailleurs, des facteurs environnementaux (contexte familial, traumatismes précoces,…) contribuent au développement des symptômes du trouble borderline.
Dans la dynamique psychopathologique du trouble borderline, l’hypersensibilité émotionnelle va s’accompagner d’une incapacité à réguler les émotions. La personne ne parvient pas à développer les compétences nécessaires pour gérer son intensité émotionnelle. Elle est régulièrement submergée par des états émotionnels intenses qui conduisent à une instabilité au niveau des comportements, des pensées, des relations et de l’image de soi.
Dans ce contexte, les tentatives de réguler l’émotion sont souvent désespérées, impulsives et dommageables, à la fois pour les personnes et pour leur entourage (crises de colère, auto-mutilation, tentative de suicide, consommation d’alcool,…). Cette instabilité et cette impulsivité vont trop souvent mettre en échec les tentatives de construction d’une vie affective, sociale et professionnelle. La personne reste bloquée dans l’aliénation des passages à l’acte. L’entourage souffre également car ses tentatives d’apaisement sont souvent infructueuses… il se sent impuissant.
Source: Docteur Xavier Coton, psychiatre, psychothérapeute. Monsieur Raphaël Gazon psychologue et psychothérapeute cognitivo-comportemental. Télécharger "Le trouble de la personnalité Borderline: Comprendre la maladie et trouver de l'aide."
“La schizophrénie est une maladie mentale qui touche près d’une personne sur cent dans le monde.”
La schizophrénie fait partie d’une famille de maladies psychiatriques qu’on appelle les troubles psychotiques. Ces troubles psychotiques se caractérisent par l’apparition à certains moments d’une anomalie du traitement de l’information par le cerveau, entraînant une perception ou une interprétation fortement erronée de la réalité. Il existe plusieurs formes de psychoses.
Cette maladie est indépendante du sexe, du pays, de l’origine éthique ou bien encore de la classe sociale. Plusieurs champs de recherche sont aujourd’hui explorés pour élucider les origines de la schizophrénie. Et s’il a été prouvé que certaines personnes sont plus « vulnérables » que d’autres à cette maladie, les causes de la schizophrénie restent encore inconnues.
En revanche, on sait que la schizophrénie est une maladie éprouvante pouvant considérablement perturber la vie de ceux qui en souffrent, ainsi que celle de leur famille et de leurs amis.
La schizophrénie est souvent considérée, à tort, comme un « dédoublement de la personnalité ». Cette idée reçue s’explique en partie à l’origine même du terme « schizophrénie » qui provient des mots grecs schizo « séparé » et phrên « esprit ». Ces mots rappellent l’une des principales caractéristiques de cette pathologie : la dissociation mentale. Dans la schizophrénie, les processus de pensée, les sensations et les intentions n’interagissent plus pour former un ensemble cohérent guidant les actions d’une personne. En d’autres termes, une personne atteinte de schizophrénie peut ressentir de la tristesse lors d’une situation joyeuse ou encore rire alors qu’elle se trouve confrontée à une situation grave.
Les personnes atteintes de schizophrénie connaissent des bons et des mauvais jours, elles se sentent parfois déprimées, voire désespérées. Mais un traitement approprié peut contribuer à stabiliser les symptômes de la maladie. La compréhension, la communication et une thérapie de soutien sont également des éléments importants pour aider les personnes atteintes de schizophrénies à se stabiliser et mieux vivre leur vie.
Les signes fréquents de la schizophrénie
La schizophrénie peut apparaître à tout âge, même si les premiers signes s’observent le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Les hommes développeront plutôt les symptômes de schizophrénie à la fin de l’adolescence, jusqu’à l’âge de 25 ans. Les femmes, quant à elles, présenteront des troubles schizophréniques plus tardivement, entre 20 et 30 ans.
La schizophrénie est caractérisée par l’existence de certains signes observables dans les propos et les comportements du malade et qu’on appelle des symptômes :
♦ les symptômes « positifs » : voir, entendre, sentir ou ressentir des choses qui n’existent pas. Ces symptômes regroupent différentes idées délirantes comme des idées de persécution (le malade est convaincu qu’il est espionné, poursuivi), de télépathie, de référence (le malade se considère au centre de tous les évènements), de science-fiction ou de paranormal.
♦ les symptômes « négatifs » : perte de motivation et d‘émotion, retrait social vis-à-vis des proches (famille et amis), modification des habitudes de sommeil, comportement asocial.
♦ les symptômes cognitifs : pensée confuse, incapacité à se concentrer, à terminer une phrasé ou un raisonnement.
L’intensité de ces symptômes est très variable d’un malade à l’autre, et tous les malades n’ont pas tous les symptômes. Par exemple les hallucinations sont très fréquentes mais 20% des malades n’en ont jamais eu. Ce signe n’est donc pas indispensable au diagnostic, mais il le rend souvent plus évident.
Chez une même personne, l’expression des symptômes est aussi très changeante au cours du temps.
Sources : Profamille Version V.3.2.2. Ci-dessous télécharger le document "Vivre avec la schizophrénie, un regard vers l'avenir" Un nouveau regard sur l’avenir, vivre avec une schizophrénie
Il s’agit d’une affection, actuellement classée dans les troubles de l’humeur, elle touche près de 2 % de la population, sans distinction de race, de sexe de culture, d’origine géographique et sociale. Mais si on considère toutes les formes possibles de trouble bipolaire, certaines études montrent que 5 à 6 personnes sur 100 en sont atteintes. L’affection apparaît généralement entre 15 et 19 ans et un deuxième pic existe entre 20 et 24 ans, donc majoritairement avant 30 ans, même si il existe des premiers épisodes après 40 ans ou dans l’enfance.
Il est intéressant pour bien comprendre la pathologie et les symptômes de se rappeler que l’humeur, est une disposition affective de base qui va donner une tonalité agréable ou désagréable aux événements que nous vivons ; va influencer notre façon de ressentir, penser et agir et enfin elle va moduler notre niveau d’énergie. Une humeur normale fluctue donc sans cesse, est réactionnelle, mais de façon brève et peu intense.
Lorsque ces fluctuations vont devenir plus intenses, plus durables et plus forcément réactionnelles, mais aussi lorsqu’elles vont entrainer de la souffrance, et une altération du fonctionnement habituel, il est probable qu’un phénomène pathologique est en cours d’installation.
On va retrouver dans ce trouble de la régulation de l’humeur des fluctuations durant les quelles les personnes ont leur humeur anormalement haute, de façon modérée (hypomanie) ou de façon plus intense avec des conséquences relationnelles, fonctionnelles, et une dangerosité potentielle pour eux ou les autres (on parle alors de manie)
A d’autres périodes l’humeur va être basse durant plusieurs semaines (on parle de dépression), et enfin il peut y avoir également des périodes où les personnes ont un mélange de symptômes dépressifs et maniaques et on parle d’états mixtes
–Une phase haute se caractérise par :
Une période distincte avec une humeur anormalement élevée et persistante, expansive ou une humeur irritable durant au moins une semaine ou ayant nécessité une hospitalisation.
– Trois ou plus des symptômes suivants sont présents également (quatre si l’humeur est irritable plutôt que élevée ou expansive) :
– Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur
– Réduction du besoin de sommeil.
– Parole plus abondante que d’habitude ou pression de parole
– Fuite des idées ou impression subjective que les pensées défilent
– Distractibilité
– Augmentation des activités dirigées vers un but (sur le plan social, au travail, à
l’école, ou sexuellement) ou agitation psychomotrice
– Engagement excessif dans des activités agréables, mais à haut potentiel de
conséquences dommageables
Notons que pour l’hypomanie, le critère de temps est de 4 jours et que les conséquences sont modérées
-Une phase basse se caractérise par :
Cinq ou plus des symptômes suivants ont été présents durant une période de
deux semaines et représentent un changement par rapport au fonctionnement
précédent.
– Une humeur dépressive la plupart de la journée, presque chaque jour
– Réduction marquée de l’intérêt et du plaisir dans la plupart des activités, la plupart de la journée et presque chaque jour
– Perte significative de poids en l’absence de régime, gain de poids, perte d’appétit,
ou augmentation de l’appétit persistant presque chaque jour.
– Insomnie ou hypersomnie presque chaque jour
– Agitation psychomotrice ou ralentissement presque chaque jour
– Perte d’énergie ou fatigue presque chaque jour
– Se sentir dévalorisé ou avec une culpabilité inappropriée ou excessive.
– Diminution de la capacité à penser, se concentrer ou à prendre des décisions presque tous les jours
– Pensées récurrentes de mort, idées suicidaires sans plan spécifique, tentatives de suicide, ou plan spécifique de suicide
Source: Docteur Laurence Jeunieaux, Psychiatre (Hôpital V.Van Gogh) Télécharger ci-dessous : "Apprendre à vivre avec des troubles bipolaires: Guide à l'usage des patients et de leurs proches."
Le Trouble Obsessionnel Compulsif est un trouble anxieux qui est caractérisé par des pensées (obsessions), et des comportements (compulsions) embarrassants et indésirables pour la personne qui en est atteinte. C’est un problème qui touche prêt de 3% de la population comprenant enfants, adolescents et adultes. Dans 50% des cas, la maladie survient avant l’âge de 18 ans et il est rare qu’elle se déclare après 35 ans.
Il peut s’agir d’un problème qui peut devenir accablant pour les membres de l’entourage puisqu’il gravite autour du perfectionnisme exagéré et des rituels angoissants.
Il s’agit d’un trouble de la pensée et du comportement dû à un dérèglement du cerveau. Ce trouble débute lorsque les anxiétés et les incertitudes deviennent des obsessions. Contre sa volonté, la personne voit surgir à son esprit des pensées ou des images de façon répétitive.
Les obsessions typiques sont la peur d’être contaminé, le doute, des pensées récurrentes d’ordre sexuel ou religieux, la peur des microbes, la peur de se blesser, la préoccupation de la sécurité » d’autrui, la peur de commettre des actes scandaleux.
Quant à elles, les compulsions typiques sont la propreté excessive, le classement, le dénombrement, la répétition sans cesse d’un mot, le besoin de toucher, le besoin de vérifier plusieurs fois et le collectionnisme.
La personne en proie à des obsessions tente de se soulager de celles-ci en effectuant des gestes ritualisés compulsifs sans cesse répétés et en y appliquant souvent un ordre, une certaine « méthode ».
Source : L’indispensable: Guide à l'attention des membres de l'entourage d'une personne atteinte de maladie mentale (Unafam - FfaAmm)